Film : Quand un « Salut » sur Internet Fait tout Basculer

Dans un univers qui se veut digital avec l’avènement des nouvelles technologies, Abdel Karim à travers son court métrage interpelle sur les dangers qu’encourent les internautes sur les réseaux sociaux.
Le film « Salut » du réalisateur camerounais d’Abdel Karim Tanga sorti en 2021 est en lice dans la catégorie des courts-métrages fictions camerounais à la 25ème édition du festival Ecrans Noirs. Le film, qui interpelle sur l’utilisation exagéré des Smartphones qui ouvre un accès aux échanges avec des inconnus sur les réseaux sociaux, a été projeté dimanche 21 novembre dans la salle Sita Bella et mercredi 24 novembre au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé. « Salut » est la première production du label Issinga Prod de l’actrice Passy Ngah.
« Salut » c’est l’histoire de Myra (Passy Ngah) qui après avoir répondu à la salutation de Serge (Patrick Oyono) sur les réseaux sociaux s’est retrouvée en train d’échanger au quotidien avec cet inconnu visiblement tombé sous son charme. A la demande de son mystérieux interlocuteur, la jeune femme décide d’aller à sa rencontre. Sauf qu’une fois sur les lieux, tout va de travers. Ce qui semblait être compris sur les réseaux sociaux n’était pas compris. Tout n’est que leurre et tromperie.
Le film d’Abdel Karim Tanga invite à la prudence sur les réseaux sociaux. Il interpelle sur le trop plein de confiance que l’on fait à ces personnes inconnues avec qui l’on échange via internet. Du temps qu’elles parviennent à voler lorsqu’on commence seulement à répondre à un salut. Le réalisateur attire l’attention sur les dangers auxquels l’on est exposé lorsqu’on veut absolument répondre à ces multiples messages envoyés en étant soit en chemin, soit au volant d’une voiture, en cuisine, au travail, à l’école… Bref, lorsqu’on est adonné sur des sujets importants qui nécessitent une certaine concentration.
La sensibilisation du réalisateur n’est pas perceptible à première vue. C’est à travers des scènes de violences posées sur la jeune femme par son bourreau qu’Abdel Karim Tanga plonge les cinéphiles dans des émotions de tristesse. Chacun peut ressentir la douleur et la souffrance qui se lisent sur le visage de Myra mise en avant par des gros plans et éclairée dans le crépuscule de la nuit par des lumières rouges.
La vulnérabilité
Les scènes se déroulent dans des espaces fermés. Myra est prise au piège et s’attend à une mort certaine. La situation dans laquelle cette jeune femme se trouve est le quotidien de plusieurs autres personnes au Cameroun et ailleurs. Pour multiples raisons, plusieurs se retrouvent enfermés et torturés par des malfaiteurs au visage d’ange rencontrés sur internet. Aucune tranche d’âge n’est généralement épargnée. De même que le genre. Même si dans le court métrage « Salut » la femme est présentée comme vulnérable, n’en demeure pas moins que des hommes âgés ou moins âgés et des adolescent(e)s de toutes les classes sociales sont également exposés. Tous les utilisateurs de Smartphone le sont d’ailleurs.
Reste que la question de l’identification demeure. Qui est bon ou mauvais sur les réseaux sociaux ? Comment faire comprendre qu’il faut se méfier si plusieurs ont trouvé leurs âmes sœurs, du travail, des ami(e)s sur ces réseaux sociaux. Comment distinguer le juste du méchant ou le vrai du faux ? Peut-être faut-il se débarrasser des Smartphones ? Mais dans ce cas comment serait la communication à l’ère du numérique ? Une redéfinition des fonctions de cet instrument de communication peut s’imposer.
Par Tatiana Kuessie